Classement par auteur

mercredi 4 décembre 2013

Emile Zola - La bête humaine - 1890

Livre lu en version numérique au Japon et en Chine.


* Présentation de l'éditeur :
Le sang exécrable des Rougon-Macquart court dans les veines de Jacques Lantier, fils de Gervaise et héritier d'une lignée maudite. Lantier a assisté au meurtre d'un notable par le chef de gare du Havre. Pour se protéger, la femme de ce dernier, Séverine, le séduit et devient sa maîtresse. Auprès d'elle, et dans les vapeurs de sa chère Lison, sa locomotive, Jacques pense pouvoir conjurer ses pulsions meurtrières, résister à " la hèle enragée qu'il sent en lui " à la seule vue de la nudité d'une femme.

* Mon avis :
Je tiens à mettre à profit mon tour du monde pour me "faire une culture littéraire" et lire des grands classiques, notamment la saga des Rougon-Macquart de Zola. Cela tombe plutôt bien : ils sont gratuits sur kindle ! J'ai donc commencé à lire en numérique et je dois dire que je suis séduite. L'écran n'est pas gênant (non rétro-éclairé, il ne fait pas mal aux yeux), la kindle est très légère et l'autonomie importante. Surtout, j'ai pu emmener avec moi des dizaines de livres et de guides de voyage pour à peine 150 grammes ! Revenons au livre en lui-même. Pour beaucoup, Zola est associé à des lectures "forcées", des lectures scolaires, au collège ou pour le bac. Nombreux sont ceux qui trouvent ces livres compliqués ou ennuyeux. Pourtant, Zola, c'est tout sauf ça ! La Bête Humaine m'a tenue en haleine pendant toute la lecture. Le livre est cru, dur et certains passages choquent. L'intrigue, à la limite du roman policier, est renforcée par les fabuleuses descriptions de l'univers du chemin de fer. Surtout, le détail apporté au caractère et aux tares de chaque personnage (l'objet même de l’œuvre de Zola : étudier la nature humaine) rendent la lecture de ce roman fascinant.

Sylvie Brunel - La planète disneylandisée - 2012 (deuxième édition)

Livre lu en version numérique au Japon.


* Présentation de l'éditeur :
Le tourisme transforme une partie de la planète en  un immense parc d'attractions. Un Disneyland grandeur nature, où les geysers jaillissent à heures fixes, les centres-villes deviennent des décors de cinéma, les îles "désertes" et les forêts "sauvages" des lieux parfaitement aménagés pour  jouer les Robinson ou les Tarzan. Faut-il s'en affliger ? Pas forcément : nous sommes tous des touristes, un jour ou l'autre, même si nous nous en défendons. Et parce que nous sommes 800 millions, nous façonnons les paysages et redessinons le monde. Ce livre raconte un tour du monde en famille. Avec les enfants à distraire et douaniers en amadouer. Australie, Nouvelle-Zélande, Polynésie, Etats-Unis, Canada, Brésil... autant de destinations que la plume alerte de Sylvie Brunel décrit avec talent et humour.

* Mon avis :
Je n'avais pas lu de livre de géographie depuis le CAPES ! Cella faisait un certain temps pourtant que je voulais lire celui-là. J'ai attendu d'être moi-même en tour du monde pour m'y plonger. Touriste pendant un an, je voulais me préparer à ce voyage car entre les lieux fantasmés et la réalité, il y a parfois des désillusions liées la présence de l'industrie du tourisme. Sylvie Brunel raconte un voyage d'un mois en famille. J'aurai du mal à le qualifier de tour du monde car ils ne sont restés que quelques jours dans chaque pays ! Nécessairement, ils se sont cantonnés aux lieux très touristiques et attractions phares. Ils n'ont pas pu aller à la rencontre des habitants, se perdre dans des petites villes qui ne voient pas beaucoup d'étrangers. Malgré tout, ses réflexions sur l'industrie du tourisme sont fondées et justes : le monde est de plus en plus façonné pour accueillir les vacanciers et beaucoup de lieux perdent leur authenticité. On pourrait s'en offusquer et regretter l'époque où le tourisme n'était qu'un loisirs de privilégiés... Loin d'avoir cette idée, Sylvie Brunel vante les mérites d'un tourisme responsable et réfléchi. Un tourisme qui permet aux populations locales de vivre dignement et aux voyageurs de s'enrichir sans se sentir supérieurs aux locaux. Le ton employé est très drôle. Accompagné d'un appendice plus "géographique" au sens universitaire du terme, ce livre est intéressant pour qui s'intéresse au tourisme et à la mondialisation. Il est aussi une bonne première approche de la géographie pour ceux qui ont encore en tête la géographie scolaire de leur enfance, très éloignée de celle pratiquée aujourd'hui !

mardi 24 septembre 2013

Jean-François Parot - Le fantôme de la rue royale - 2001

* L'histoire :
Alors que la ville de Paris célèbre le mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette par un grand feu d'artifice, la fête se transforme en drame lorsqu'un incendie se déclenche. Les gens fuient affolés, des carrosses sont renversés. De nombreux décès sont à déplorer. En examinant les corps, l'inspecteur Nicolas Le Floch se rend compte que celui d'une jeune fille est différent des autres : il est certain qu'elle a été étranglée. Commence alors une enquête pour le moins déroutante pour Nicolas. En plongeant dans le quotidien de la famille de la jeune fille, il va vite s'apercevoir que tous ses membres ont quelque chose à cacher. D'autant plus que personne ne veut coopérer. Lorsque le surnaturel pénètre dans la demeure, l'enquête devient de plus en plus déroutante pour notre jeune inspecteur.


* Mon avis :
Je ne lis pas autant les histoires de Nicolas Le Floch autant que j'aimerai le faire. J'ai tellement de livres en attente ! Pourtant, j'adore cette série. Comme dans les deux précédents romans que j'ai lus, j'ai particulièrement apprécié le détail avec lequel l'époque est dépeinte. La grande histoire se mêle habilement au roman et on en apprend beaucoup sur le quotidien de l'époque. Le style fait également partie des gros points forts de Jean-François Parot. C'est un style très travaillé, notamment dans les dialogues, qui sont très proches du français parlé au XVIIIe siècle, mais loin d'être inaccessibles. Nicolas Le Floch est un personnage très sympathique. Surtout, dans ce cas, l'histoire mêle le suspens de l'enquête policière au paranormal. Et ces deux éléments m'ont vraiment captivée !

samedi 24 août 2013

Dan Brown - Inferno - 2013

* Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :
Depuis la découverte du célèbre Da Vinci Code il y a presque dix ans maintenant, j'ai lu tous les romans de Dan Brown. J'étais donc très curieuse à l'idée de découvrir ce nouvel opus tant attendu...

* L'histoire
Robert Langdon, professeur de symbologie à l'universite d'Harvard, se réveille soudainement sur un lit d'hôpital à Florence. Blessé à la tête, il n'a aucun souvenir des trois derniers jours et se demande bien ce qu'il fait ici, à Florence. Soudainement, une femme pénètre brutalement dans la chambre et tente de le tuer. Malgré sa blessure qui le désoriente et le fait souffrir, Robert n'a pas d'autre choix que de fuir, épaulé par une jeune médecin, Sienna. Ensemble, ils vont rapidement comprendre qu'une organisation non identifiée mais manifestement très puissante et dangereuse est à leurs trousses. Robert découvre alors un mystérieux objet cousu dans son manteau : serait-ce la clé du mystère qui entoure sa présence à Florence ? Débute alors une enquête trépidante qui conduira nos héros aux quatre coins de cette magnifique ville. L'enjeu est crucial : un terrible mal pourrait s'abattre sur la Terre s'ils n'arrivent pas à leurs fins. L'auteur de cette machiavélique énigme s'est inspiré de l'Enfer de Dante pour mener son dessein diabolique à terme.

* Mon avis :
Ouvrir un Dan Brown génère des sensations paradoxales. Dans un premier temps, on apprécie le rythme trépidant de l'enquête, le côté « tueurs aux trousses » et surtout les multiples énigmes et leurs références littéraires, historiques, religieuses ou artistiques. Inferno offre ainsi une superbe description de Florence, de ses monuments et de ses oeuvres d'arts. De nombreuses anecdotes émaillent le récit et je me suis plusieurs fois surprise à arrêter ma lecture pour rechercher sur internet des représentations des tableaux et des monuments évoqués. Dan Brown, c'est parfaire sa culture générale sans se fatiguer. De quoi briller lors de soirées mondaines comme dirait mon cher directeur de recherche à l'université ! En outre, j'ai trouvé le thème central de la quête particulièrement intéressant : ce mal créé par le « méchant » pousse à la réflexion, contrairement aux autres opus où (pour faire simple) Robert devait vite vite se dépêcher de désamorcer une bombe capable d'anéantir l'humanité. Ainsi, j'ai dévoré Inferno en moins d'un semaine, à la faveur de vacances chez mes parents (et leur jardin). Cependant, je me dois de souligner les faiblesses du roman, et ces faiblesses, elles valent pour tous les Dan Brown. L'auteur tire les mêmes ficelles dans chaque livre, il suit la même trame pour mener à bien son récit et, s'il manie plutôt bien le suspens, on n'a pas trop de surprise. Sans oublier bien sûr la charmante compagne qui épaulera Robert ! J'ai aussi trouvé certains éléments peu crédibles : tout le livre se déroule en seulement 24 heures et j'ai vraiment du mal à croire cela possible au vu des innombrables rebondissements et lieux visités. Mais bon, quand on lit Dan Brown, on sait à quoi s'en tenir donc on passe outre ces petits détails et on savoure !

dimanche 28 juillet 2013

Thierry Jonquet - La Vigie - 2001

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ce roman jeunesse a été offert à des enseignants de mon collège. Mon amie Ludivine me l'a donné car elle se doutait qu'une histoire traitant de la Première Guerre mondiale allait me plaire !

* L'histoire :
En fait, de Guerre mondiale, il n'en est question que de manière détournée car cette histoire nous est contemporaine. Le 11 Novembre 2000, alors que la petite ville de Feucherolles-les-Essarts s'apprête à commémorer l'armistice, on attend en vain le héros de la commune : l'ancien poilu Laheurtière. Et pour cause : il est retrouvé mort d'une crise cardiaque dans son bel uniforme de caporal. On découvre alors l'histoire de la ville en lien avec celle de vieil homme, qui a vu un village se transformer en cité dortoir et qui va décider d'aider certains de ses habitants d'une manière bien particulière...

* Mon avis :
J'ai été séduite par l'idée de départ mais j'ai vite déchanté. Je n'ai pas trop compris où voulait en venir l’auteur, quelle morale devions-nous tirer de cette histoire (car il semble y en avoir une). C'est un peu dommage pour un livre destiné à être étudié en classe. Néanmoins, certains aspects m'ont plu : l'évolution de la ville au XXe siècle, où l'on voit un petit village devenir une banlieue aux nombreuses barres d'immeubles ; le (trop) court récit de la guerre de Laheurtière, l'enquête de Marcel, ancien combattant de Bosnie, qui cherche à comprendre ce que tramait le vieil homme. Je ne conseillerai donc pas ce livre, tant pour des jeunes, que pour des adultes.

vendredi 26 juillet 2013

Camilla Läckberg - Le gardien de phare - 2013

Les précédentes aventures d'Erica Falck et de Patrik Hedström :

* L'histoire :
Quelques mois après la fin tragique de La Sirène, Erika se remet doucement. Elle vient de donner naissance à des jumeaux et est donc très occupée. Elle tente de soutenir sa sœur Anna qui souffre beaucoup depuis la fin du dernier opus (je n'en dis pas plus pour ne pas révéler l'intrigue de La Sirène). 
Annie, une enfant du pays, fuit un drame avec son fils. Couverte de sang, elle part se réfugier dans la maison de vacances familiale, l'ancienne résidence du gardien de phare, sur l'île de Gråskär.
Pendant ce temps, la petite ville de Fjällbacka se prépare à l'ouverture d'un immense spa. Mats, un autre enfant du pays, est de retour après avoir passé plusieurs années à Göteborg et travaille d'ailleurs sur le projet, à la grande joie de ses parents. C'est un garçon adorable, apprécié de tous. Pourtant, il va être retrouvé assassiné d'une balle dans la tête...
Entre l'enquête sur la mort de Mats, l'intrigue liée à Annie et le quotidien d'Erika, on découvre l'histoire de l'île de Gråskär à la fin du XIXe siècle, à l'époque où un jeune couple et leur ouvrier viennent vivre sur l'île pour garder le phare.

* Mon avis :
C'est avec beaucoup de plaisir que je me suis plongée dans le dernier - et tant attendu - Läckberg. On peut affirmer avec certitude que cette auteur est douée pour garder ses lecteurs et les tenir en haleine. Elle manie avec perfection la technique du page turner qui consiste à achever un chapitre par beaucoup de suspens avant de se consacrer à d'autres personnages. Ainsi, on ne peut s'empêcher de poursuivre la lecture pour connaître la suite. Les personnages principaux sont toujours aussi attachants, on a l'impression de retrouver des amis ! On aurait presque envie d'aller prendre un café chez Erika et manger des petits pains à la cannelle réchauffés au micro-ondes... (et pourtant, je déteste la cannelle !) L'intrigue est, comme toujours, très bien ficelée. L'enquête sur la mort de Mats m'a moins tenue en haleine que l'énigmatique Annie et son fils sur son île. Même si j'ai vite cerné la clé du drame que vit Annie... Par contre, une fois de plus, je n'avais pas deviné le dénouement final. Quant à l'histoire de 1870, elle est passionnante et m'a rappelé le suspens si bien mené du Tailleur de pierre. Je regrette qu'il n'y ait pas eu plus de chapitres sur cette histoire et qu'elle n'ait pas trop de lien avec l'enquête contemporaine. Là encore, j'ai tout de suite compris ce qui s'était passé sur l'île du gardien de phare... Mais ça n'a gâché en rien le plaisir de cette lecture !

mercredi 17 juillet 2013

Anne Perry - Avant la tourmente - 2005

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ces dernières semaines, mon quotidien a été marqué par un visionnage intensif de la série Downton Abbey qui conte le quotidien d'une riche famille d'aristocrates dans l'Angleterre du début du siècle. J'ai été passionnée par cette série, au point que les personnages me manquent maintenant que j'ai terminé les trois premières saisons ! Dans le même temps, j'ai continué à discuter littérature avec ma collègue qui m'a déjà prêté beaucoup de livres que vous avez retrouvé sur ce blog ces derniers mois. Quand j'ai lu le résumé d'Avant la tourmente qu'elle me proposait, je me suis dit que ce livre était exactement ce qu'il me fallait pour me replonger dans l'ambiance de Downton Abbey !

* L'histoire:
Par une belle journée de juin 1914, Jospeh Reavley, professeur dans l'une des écoles de la prestigieuse université de Cambridge, assiste avec passion à un match de cricket.  Sa quiétude est vite troublé par l'arrivée impromptue de son jeune frère Matthew, agent des services secrets, qui vient lui apprendre une nouvelle tragique : leurs deux parents sont décédés dans un accident de voiture. Quelques heures auparavant, leur père avait confié à Matthew qu'il était en possession d'un document très important qui pourrait ébranler le monde. Les deux hommes, tout en faisant face à leur chagrin et à celui de leurs sœurs, cherchent en vain ce document. Lorsqu'ils s'aperçoivent, au retour des funérailles, que la maison a été fouillée, leurs soupçons sur la mort de leur parents s'éveillent : et si ce n'était pas un accident ? Matthew, grâce à son métier, part en quête d’éléments qui pourraient leur permettre de comprendre tandis que Joseph, de retour à Cambridge, doit faire face à la mort subite de l'un de ses étudiants favoris. En trame sous-jacente, le spectre de la Première Guerre mondiale se fait doucement mais sûrement sentir. Suite à l'attentat de Sarajevo qui a vu mourir l'archiduc d'Autriche François-Ferdinand, l'opinion est divisée entre les bellicistes et les pacifistes.

* Mon avis :
Diverses raisons ont fait que j'ai mis beaucoup de temps à lire cette histoire et cette lecture décousue ne m'a pas permis de l'apprécier à sa juste valeur. Le contexte m'a indéniablement plu : tant l'aspect historique que l'aspect quotidien de la haute société anglaise. Je m'imaginais les demeures, les tenues, les codes sociaux... avec délectation, revoyant les personnages de Downton Abbey ! Cependant, les personnages m'ont semblé creux, peu charismatiques, peut-être est-ce dû au fait que j'ai traîné à lire l'histoire. J'aurai aimé découvrir plus les sœurs de Joseph et Matthew. La double intrigue ne m'a pas passionnée, je l'ai trouvée lente. Un bilan en demi-teinte donc pour Avant la tourmente mais je pense laisser sa chance aux frères Reavley en lisant le tome 2 qui se passe pendant la Première Guerre mondiale !

mardi 16 juillet 2013

Arnaldur Indridason - Etranges rivages - 2010

* L'histoire
L'action d’Étranges rivages se situe juste après Hypothermie et en parallèle de La Rivière Noire. Le commissaire Erlendur a pris quelques jours de vacances pour se rendre dans les fjords de l'Est où il a passé son enfance. La lecture des précédents ouvrages nous a appris qu'Erlendur est très marqué par les évènements tragiques vécus pendant son enfance. Avec son frère, ils ont accompagné leur père en montagne pour rassembler leur troupeau de moutons. Or, une terrible tempête s'est soudainement abattue sur eux, séparant la famille. Erlendur a été sauvé de longues heures plus tard mais son petit frère, âgé de 8 ans, ne sera jamais retrouvé, scellant à jamais le destin de la famille dans un deuil insurmontable. Pendant son séjour, Erlendur tente d'expier sa culpabilité. En parallèle, une autre histoire ancienne de disparition éveille son intérêt. Pendant la guerre, une jeune femme s'est perdue dans une tempête et n'a jamais été retrouvée. Erlendur se met alors à creuser le passé...

* Mon avis :
J'étais très impatiente à l'idée de lire le dernier Indridason ! J'aime beaucoup cet auteur qui me permet de poursuivre ma découverte de l'Islande et qui a surtout le don de tenir son lecteur en haleine. L'histoire m'attirait beaucoup. L'enfance d'Erlendur, fil rouge des précédents romans, allait enfin être racontée en détails ! Et l'enquête parallèle, liée au passé, me tentait bien, me rappelant La Femme en Vert, qui se situe à la même période. Malheureusement, j'ai vite déchanté. J'ai trouvé ce livre creux, sans suspens et, de fait, long lire. L'histoire de la disparition de la jeune femme est banale et j'ai le sentiment de n'avoir rien appris de plus sur l'enfance d'Erlendur. Seule la fin, qui fait écho à celle de La Rivière Noire, semble augurer d'une suite plus prometteuse. Je crois qu'Indridason a été victime de son succès et se "force" à produire un roman par an, au risque de tomber dans le polar bas de gamme si ça continue... Heureusement, je n'ai pas encore lu tous ces romans et je sais que certains sont encore meilleurs que La Femme en Vert et La Voix qui m'avaient tant plus ! Et j'espère que le prochain sera meilleur !

samedi 8 juin 2013

Ken Follett - Le siècle, Tome 2 : L'hiver du monde - 2013

Des semaines que j'attendais la suite du Siècle ! J'ai enfin pu assouvir ma soif de lecture avec le second tome !

* L'histoire :
L'hiver du monde met en scène les enfants des héros du premier tome du Siècle, La chute des géants : Daisy et Greg Pechkov, Woody et Chuck Deware aux États-Unis ; Lloyd Williams et Boy Kiztherberg au Royaume-Uni, Volodia Pechkov en Union Soviétique, Clara et Erik Von Ulrich en Allemagne...
Les récits s'entremêlent et tous se croisent, s'aiment et se déchirent entre les couloirs feutrés de la Maison Blanche ou du Parlement Britannique, au cœur des manifestations et surtout des combats : guerre d'Espagne puis l'horreur de la Seconde Guerre mondiale, des réseaux de résistance à Pearl Harbor, Stalingrad, ou les plages du Débarquement... Tandis que la vie à Berlin est de plus en plus difficile.

* Mon avis :
J'étais très fébrile à la fin du premier tome en découvrant le spectre du nazisme se profiler à l'horizon du quotidien de nos héros...
Ce qui est fort avec ces romans c'est que l'on connaît l'histoire : on sait que la terreur politique va s'étendre avec de plus en plus de hargne sur l'Allemagne, que la Seconde Guerre mondiale va éclater, qu'elle sera terriblement longue et brutale... Et l'on tremble d'effroi à l'idée de savoir comment nos héros vont traverser et subir ses évènements. Et bien, une fois de plus, Ken Follett ne nous déçoit pas ! L'immersion dans l'époque est totale. On se prend d'affection pour les personnages, bien que je regrette que ceux du premier tome soient un peu en retrait. A ma grande surprise, j'ai été touchée par les enfants des héros qui m'avaient le moins passionnée dans La Chute des géants : Daisy Pechkov et Woody Deware. Maud et Ethel, désormais femmes d'âge mûr sont toujours autant charismatiques. Carla, la fille de Maud, est mon personnage préféré de ce roman. Son parcours au sein de l'Allemagne nazie est remarquable. 
Au-delà de l'aspect romanesque, j'ai été passionnée par le récit des évènements historiques. Ce récit intègre en effet la simultanéité des évènements internationaux, contrairement à ce que l'on peut faire en cours d'histoire ! Cela permet de mieux appréhender la période dans sa globalité. 
Un grand roman donc, qui peut plaire au plus grand nombre, même si j'ai préféré La Chute des géants. Je vais devoir calmer mon impatience car le troisième tome est prévu pour l'année prochaine...

vendredi 31 mai 2013

Jeffery Deaver - Clair de Lune / La vitre brisée - 2011

* L'histoire :
Clair de lune
Le criminologue Lincoln Rhyme enquête avec la police - dont fait partie sa compagne Amelia Sachs - sur deux meurtres particulièrement atroces : un homme est retrouvé dans la rue, le cou écrasé par une énorme poutre métallique, tandis qu'une mare de sang gelée et des traces d'ongles sur un quai laissent penser qu'une personne y a connu une fin terrible. Dans les deux cas, une très belle horloge indiquant les phases de la lune est retrouvée à proximité. La tâche est ardue : les policiers ne retrouvent aucun indice, pas même une fibre de vêtements. Tout laisse à croire qu'un meurtrier en série sévit sur New York.

La vitre brisée
Le cousin de Lincoln Rhyme est accusé du viol et du meurtre d'une jeune femme. Interloqué, il ne cesse de clamer son innocence. Rhyme décide de se pencher sur l'affaire à l'aide de sa compagne flic Amelia Sachs et très vite, ils s'aperçoivent que d'autres affaires récentes révèlent le même mode opératoire. Ils élaborent une hypothèse troublante : un tueur en série organiserait-il ses crimes en usurpant l'identité de ceux qu'il veut faire accuser ? La recherche de preuves sera longue et compliquée.

* Mon avis :
J'ai découvert Lincoln Rhyme avec ces deux romans compilés. Le personnage ne m'est absolument pas sympathique. Paraplégique, il vit dans une vieille maison victorienne transformée en laboratoire scientifique. Son côté blasé et hautain est énervant et son histoire d'amour avec la policière Amelia Sachs ne touche donc pas. Cette dernière est plutôt intéressante, particulièrement dans La vitre brisée où elle est assez bien mise en valeur. D'autres policiers sont très présents dans le roman mais je les ai tous confondus... 
La façon dont cette équipe mène ses enquêtes s'apparente à la série télévisée Les Experts : les preuves scientifiques priment sur les interrogatoires "à l'ancienne". Dommage car une spécialiste en langage corporel est sollicitée dans Clair de lune et son personnage aurait gagné à être plus travaillé et présent dans l'enquête. Je me suis ennuyée à lire toutes ces recherches de fibres et autres résidus de nourriture.
Surtout, j'ai trouvé que les histoires n'étaient absolument pas crédibles tant elles sont jalonnées de retournements de situations et de révélations farfelues. J'ai constamment eu le sentiment que l'auteur avait eu plein d'idées de romans et que, ne sachant choisir, il avait finalement opté pour un package : un livre qui enchaine rebondissements sur rebondissements.
J'ai donc mis une éternité à lire ces 1400 pages... pour malheureusement vite les oublier.

mercredi 1 mai 2013

Sylvie Germain - Magnus - 2005

Livre lu dans le cadre du Neo-club littéraire dont le thème ce mois-ci est la littérature contemporaine.

Retrouvez les autres lectures communes auxquelles j'ai participé :
- La double vie d'Anna Song de Minh Tran Huy (thème littérature contemporaine)
- L'énigme des Blancs-Manteaux de Jean-François Parot (thème polar)
- La nuit des temps de René Barjavel (thème science-fiction)
- L'usage du monde de Nicolas Bouvier (thème littérature de voyage)

* L'histoire :
Dans l'Allemagne de la Seconde Guerre mondiale, le petit Franz-Georg a la mémoire vide suite à une maladie qui l'a touché à l'âge de 5 ans. Seul vestige de son passé : son ours en peluche, sur lequel sont brodées les lettres du prénom Magnus. Sa mère Théa lui raconte l'histoire familiale. Étouffante, elle le protège du monde extérieur. Son père fascine le petit garçon. C'est un homme charismatique qui exerce l'honorable métier de médecin. Après la guerre, la vie de la famille est bouleversée et Franz-Georg, déstabilisé par ce qu'il apprend peu à peu sur sa famille, part en quête de ses origines. Entre l'Angleterre, le Mexique, l'Autriche, il va tenter toute sa vie de savoir qui il est.

* Mon avis :
Parmi les différents livres, j'ai voté pour Magnus, ne votant jamais pour le livre que je propose à chaque nouveau club, le but étant pour moi de découvrir de nouveaux auteurs. Deux éléments m'avaient motivée : le résumé de l'histoire car j'aime beaucoup les romans ayant trait à l'identité et le gage de qualité qu'est le Prix Goncourt des Lycéens. En effet, j'ai adoré les deux autres Goncourt des Lycéens que j'ai lus, Le club des incorrigibles optimistes de Guenassia et Le rapport de Brodeck de Claudel - tous deux lus avant l'ouverture de ce blog.

A la lecture de Magnus, j'ai de suite été marquée par le style de l'auteure, que je trouve particulièrement travaillé. J'ai eu le sentiment que chaque mot avait été choisi avec soin. Pourtant, je n'ai pas été touchée par ce style qui, à mon sens, prend trop le dessus sur l'histoire. Oserai-je dire que je l'ai trouvé pompeux ? Dans le même ordre d'idée, si j'ai apprécié la construction des chapitres sous forme de fragments de mémoire, je n'ai trouvé aucun intérêt aux césures nommées notules que l'auteure intercale entre chaque chapitre. J'en ai d'ailleurs très vite occulté la lecture. Malgré tout, je souligne la richesse de ce style littéraire et je comprends que certains peuvent l'apprécier.

Quant à l'histoire en tant que telle, c'est une grande déception, du fait que j'attendais beaucoup de ce livre. Je n'ai pas du tout été touchée par le personnage principal que je trouve creux. Je n'ai pas réussi à m'attacher à lui ni même à me le représenter. Finalement, je trouve qu'on n'apprend pas grand chose sur lui : j'ai plus le sentiment qu'il se laisse porter par les évènements de la vie. Je n'ai pas ressenti l'idée de quête.

lundi 29 avril 2013

Elif Şafak - La bâtarde d'Istanbul - 2008

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Très marquée par la lecture du livre de Kenize Mourad De la part de la princesse morte, j'en ai parlé avec mon amie Sabah, à qui je l'ai prêté. En retour, elle m'a offert ce livre qui traite lui aussi du destin de jeunes filles turques, mais cette fois-ci il s'agit d'un roman contemporain et non d'une œuvre à caractère biographique.

* L'histoire :
Exceptionnellement, je me permet de ne pas écrire le résumé de l'histoire, ayant trouvé celui de Patryck Froissart du site Critiques.Libres.com très pertinent.

Amy, une jeune étudiante de l’Arizona, est la fille de Rose, une Américaine « bon teint » et de Barsam, un descendant de ces Arméniens qui ont émigré massivement aux Etats-Unis pour fuir les exactions turques. Ses parents ayant divorcé, elle partage son temps entre sa famille arménienne et sa famille américaine, celle-ci composée de sa mère et de son beau-père, Mostapha, un Turc récemment immigré avec qui Rose a choisi de vivre par provocation à l’encontre de la parentèle de son premier époux.
Asya, une jeune étudiante turque d’Istanbul, est la fille de Zéliha, une Turque moderne, célibataire et anticonformiste, et, bâtarde, ignore qui est son père. Elle vit avec sa mère et ses tantes dans une grande maison uniquement habitée par des femmes, entre qui, subtilement, planent de lourds secrets. Fruit d’une faute maternelle dont elle ignore tout, tout en copiant la modernité et la liberté de sa mère, elle vit avec elle une relation quotidiennement conflictuelle.

L’envie vient à Amy de connaître la ville d’origine de ses ancêtres paternels.
Elle se rend, à l’insu de ses deux familles d’Amérique et de son beau-père, à Istanbul où elle se fait héberger la famille de ce dernier, qui se trouve être celle d’Asya.

* Mon avis :
J'ai adoré ce livre. L'écriture d'Elif Şafak est d'une beauté remarquable et ce talent est exacerbé par un récit passionnant. L'histoire de ces deux familles ne peut qu'éveiller la curiosité et l'on est amusé par tous ces personnages pittoresques qui entrent en scène : tantes, grands-mères, adolescentes... La présence sous-jacente des traditions culinaires turques et arméniennes donne un attrait supplémentaire à l'histoire, émoustillant les papilles du lecteur. Les titres de chapitres sont choisis de façon habile et délicate, renvoyant systématiquement à un aliment associé à l'un des personnages du chapitre. Ce livre traite de quêtes d'identités : identités familiales, adolescentes, culturelles... et pour cela Elif Şafak nous immerge dans le quotidien de deux cultures aux antagonismes anciens. Elle soulève de réelles questions sur les liens entre Turcs et Arméniens de nos jours. Les incompréhensions sont nombreuses mais ici le dialogue n'est pas rompu. Développer ce thème a valu à l'auteure d'être poursuivie en justice pour « Humiliation de l'identité turque, de la République, des institutions ou organes d'État ». Le procès se conclut par un non-lieu.

mercredi 17 avril 2013

Arnaldur Indridason - La rivière noire - 2008

* L'histoire :
Pour une fois, notre bon vieux commissaire Erlendur est en vacances. C'est sa collègue Elinborg, personnage secondaire des autres livres d'Indridason, qui est chargée de l'enquête qui vise à élucider le meurtre sanglant d'un homme retrouvé par le propriétaire de son appartement. Dans les poches du cadavre, se trouve du Rohypnol, la drogue du violeur...

* Mon avis :
Moins marquant et moins trépidant que les autres Indridason, La rivière noire reste un bon polar. On apprécie la plongée dans le quotidien d'Elinborg, personnage aussi sympathique et humain qu'Erlendur est bourru et en marge de la société. Son quotidien de mère d'adolescents passionnée de cuisine m'a plu pour son côté "banal" (j'aime les histoires du quotidien). Erlendur m'a tout de même un peu manquée et j'ai aimé les indices subtils glissés par Indridason sur les congés de son personnage fétiche. J'ai hâte de lire Étranges rivages qui relatent le voyage d'Erlendur sur les terres de son enfance ! 
Quant à l'histoire de La rivière noire, elle fait frémir car elle met en exergue les pires cruautés dont l'être humain peut se révéler capable, ici le viol. Les interrogatoires des victimes de viol sont particulièrement douloureux pour le lecteur. Mon principal reproche au sujet de l'histoire est que l'auteur n'a pas assez plongé dans le passé de la victime. On ne le découvre véritablement qu'à quelques chapitres de la fin, ce qui n'est pas dans les habitudes d'Indridason qui distille habituellement le passé de ses personnages tout au long de ses romans. J'ai donc été un peu frustrée mais pas déçue pour autant !

Marc Levy - Le premier jour - 2009

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
Mais oui, pourquoi lire du Marc Levy ?! Beaucoup m'ont posée cette question et je reconnais que moi-même je me suis interrogée. Question à laquelle je répondrai : la curiosité. J'ai voulu comprendre à la fois l'immense succès populaire de cet auteur et les critiques acerbes dont il fait l'objet. Cette curiosité, elle remonte à près de deux ans, lorsque j'ai emprunté ce livre. Je me suis enfin décidée à le lire, en ayant un peu marre de le voir dans ma bibliothèque !!

* L'histoire :
Adrian, astrophisicien, est contraint à regagner son bureau de Londres après avoir souffert du mal d'altitude sur le plateau d'Atacama au Chili. Lorsqu'un collègue lui suggère de postuler pour un financement, il se décide à monter un dossier. Pendant ce temps, loin de l'ambiance morose du bureau d'Adrian, une jeune archéologue, Keira, effectue des fouilles dans la vallée de l'Omo, en Éthiopie. Elle aspire à trouver les restes d'hominidés encore plus anciens que tous ceux découverts jusque là. Malheureusement, Keira sera elle-aussi contrainte à quitter son chantier. A Paris, où elle retrouve sa sœur qui travaille au musée du Quai Branly, elle fait la connaissance d'Ivory, un très vieil homme, scientifique plus ou moins à la retraite, qui se passionne pour son collier dont le pendentif est fait d'une manière étrange. Keira et Adrian vont alors être tous deux mêlés à une vaste quête sur les origines de ce pendentif. Jusqu'au bout du monde, ils devront faire face à un complot mené par une dangereuse et mystérieuse organisation internationale qui cherche à la stopper.

* Mon avis :
L'histoire est attrayante, mêlant aventure et mystère. Le thème m'a un peu fait penser à du Dan Brown : un objet mystérieux, la quête de secrets qui pourraient bouleverser l'humanité... Je ne me suis donc pas plongée dans l'histoire de façon hermétique, au contraire. Sauf qu'il ne se passe presque rien jusqu'à la moitié du livre. On tourne désespérément en rond. Et lorsque l'histoire devient intéressante, on s'aperçoit avec déception que nous n'apprendrons presque rien sur le mystérieux pendentif et encore moins de choses sur la méchante organisation qui veut mettre des bâtons dans les roues à nos beaux héros. Quelle frustration ! Si on veut connaître le dénouement, il faut lire la suite, La première nuit, ce dont je ne suis absolument pas prête à faire. Heureusement, j'ai trouvé un résumé sur Internet...
Ce qui m'a catastrophée, c'est le style de Marc Levy. Que c'est mauvais ! Les dialogues sont plats et insipides, le récit est lent et les tentatives de l'auteur pour faire de l'humour se révèlent navrantes. J'ai surtout été énervée par l'alternance entre le style direct (le récit d'Adrian à la première personne) et le style indirect (tout le reste de l'histoire). Cela rend le récit tout sauf fluide !
Je sens que beaucoup de mes lecteurs vont me dire : "il fallait s'y attendre" ; "tu as perdu ton temps", mais je maintiens mon argumentaire de départ : je voulais me faire mon propre avis et émettre des critiques fondées sur ma propre expérience, c'est désormais chose faite ! J'ai entendu à la radio aujourd'hui-même une publicité pour le nouveau roman de Marc Levy et j'ai souri lorsque je me suis aperçu que l'intrigue est copié-collé de celle du Premier Jour !

mardi 9 avril 2013

Evelyne Brisou-Pellen - Ysée - Tome 1 : Le reliquaire d'argent - 2011

* Comment j'ai découvert ce livre :
Il m'a été conseillé par mon amie Marie, la super documentaliste de notre collège ! Le thème me plaisait bien et j'ai trouvé la couverture très belle.

* L'histoire :
1453. A Châtillon, dans le duché de Bourgogne, vit Ysée, jeune fille espiègle âgée de 12 ans. Orpheline, elle a été confiée à la naissance à un couvent, qui l'a aussitôt mise en nourrice, chez Perrenote. Celle-ci la considère comme sa fille et, pour la garder, a fait croire au couvent qu'Ysée était morte. Entourée des cinq garçons de Perrenote, Ysée n'a pas du tout envie de devenir une "dame" ! Elle préfère chahuter et soigner les animaux blessés. Son destin va basculer lorsque le maire de la ville, qui a 30 ans de plus qu'elle, va émettre le souhait de l'épouser. Il se tourne alors vers l'abbesse du couvent qui découvre avec stupeur qu'Ysée est toujours en vie. Alors que le duc de Bourgogne et son charmant fils séjournent dans la ville, donnant lieu à de grandes fêtes, Ysée va être confrontée à un avenir terrible, au travers duquel elle va entrevoir le secret de sa naissance.

* Mon avis :
Une intrigue bien menée et très facilement accessible aux jeunes. Le personnage d'Ysée plaît aux filles pour son côté moderne et rebelle et les péripéties qui entourent le secret de sa naissance, notamment ce fameux reliquaire d'argent, sont prenantes. L'ambiance médiévale est fidèlement retranscrite tant dans la vie quotidienne que dans la place de la religion. Le tome 2 est à venir sur ce blog !

Ken Follett - Le siècle, Tome 1 : La chute des géants - 2010

* L'histoire :
Le Siècle, c'est une grande saga qui suit les destins croisés de plusieurs familles tout au long du XXe siècle. Ce premier tome - La chute des géants - débute en 1911, lorsque le jeune Billy, 13 ans, descend à la mine pour la première fois de sa vie. Fils d'un mineur syndicaliste très impliqué au sein de sa congrégation religieuse, il est prédestiné comme ses camarades à extraire le charbon toute sa vie. Sa sœur aînée, Ethel, est au service du Lord local, le comte Fitz. Ce dernier, marié à une princesse russe, est très attaché aux valeurs anciennes de l'aristocratie britannique. Ce qui est loin d'être le cas de sa sœur, Maud, féministe et suffragette, toujours célibataire passé les 25 ans ! Nous découvrons aussi un jeune diplomate américain, deux frères ouvriers russes à Saint-Pétersbourg, un jeune officier allemand cultivé... Tous vont se croiser, s'unir, se déchirer, alors que la Première Guerre mondiale éclate et va bouleverser leur existence

* Mon avis :
Comme dans Un Monde sans Fin, j'ai été séduite par le côté saga de ce roman. J'ai adoré suivre les péripéties des personnages, les voir grandir puis vieillir. Certains m'ont plus attirés que d'autres : Ethel, Maud et Billy notamment. J'ai beaucoup moins accroché avec les frères russes, même si j'ai apprécié les passages relatant les révolutions de février et d'octobre 1917. Découvrir ces évènements "de l'intérieur" m'a permis de mieux les appréhender. C'est une période complexe, que je ne maîtrise finalement pas tant que cela (mes connaissances ne vont pas plus loin que le programme de 3ème sur ce sujet - vous me direz, c'est déjà pas mal !). Au delà de l'aspect "saga", tous les personnages sont habilement mêlés à la grande histoire. Le récit de la guerre est poignant : quotidien des soldats, des civils, récits des batailles, aspects politiques et diplomatiques... Tout est abordé, que ce soit du point de vue britannique et américain que du point de vue allemand. On peut certes déplorer le fait que les Français soient à peine évoqués pendant les 1000 pages de ce roman... qui se passe pourtant en grande partie dans les tranchées de la Somme !! 

Ce roman est distrayant et instructif. Distrayant dans le sens où le lecteur est de suite plongé dans le quotidien des héros : Ken Follett a le don pour nous faire ressentir de l'empathie pour ses personnages. Instructif car l'on découvre des pans entiers du premier conflit mondial sous des aspects méconnus, notamment toutes les tactiques diplomatiques opérées en amont, la guerre au Mexique, les tractations liées au Traité de Versailles et les manœuvres du Président Wilson. J'ai hâte de lire le second tome qui conduira nos héros jusqu'en 1945 !

samedi 30 mars 2013

Gunnar Staalesen - Fleurs amères - 2010

Premier polar norvégien !

* L'histoire :
Le détective Varg Veum est sollicité pour garder une maison de riches architectes pendant leurs vacances. A son arrivée sur les lieux, il découvre un cadavre dans la piscine. La jeune femme qui l'accompagne, à l'origine de cette mission, disparaît mystérieusement. Varg décide de mener l'enquête en parallèle de la police. Ses pistes vont le conduire chez une riche famille d'industriels, les Schroder-Olsen. Ils sont en train de gérer une crise importante : des militants écologiques assiègent leurs locaux depuis plusieurs jours. Les pistes se multiplient, semblent ne pas être liées : disparation d'une petite fille des années auparavant, accident de la fille Schroder-Olsen... Mais Varg va réussir à faire le lien et révèlera ses conclusions dans un final hommage à Agatha Christie.

* Mon avis : 
Déjà, j'ai bien aimé la couverture et le titre. Je les ai d'autant plus appréciés lorsque le secret de l'intrigue a été dévoilé. En ce qui concerne l'histoire, l'idée de départ m'a convaincue. Les différentes pistes entremêlées ne sont pas dénuées d'intérêt. Ce que je reproche à ce polar c'est son extrême lenteur et c'est bien dommage. Je n'ai pas non plus été touchée par le détective, dont je ne relirai probablement pas d'autre aventure.

lundi 11 mars 2013

Simonetta Greggio - La douceur des hommes - 2007

* L'histoire :
Une jeune femme de 30 ans, Constance, assiste à l'enterrement de sa grand-mère d'adoption Fosca. Elle se remémore leur rencontre à Venise et surtout leur folle aventure sur les routes françaises et italiennes dans la vieille Rolls-Royce de Fosca. Ce voyage est l'occasion pour Fosca, qui sait qu'elle va bientôt mourir, de se confier à la jeune femme. En voiture, de jour comme de nuit, dans les chambres d'hôtels, elle va lui conter toute sa vie et surtout tous les hommes qu'elle a aimés.

* Mon avis :
Une courte histoire (je l'ai lue en deux heures de train) qui relate une vie tumultueuse. La vie amoureuse de Fosca est hors du commun, c'est le moins qu'on puisse dire ! Je porte un regard distancié sur son histoire, n'ayant pas été touchée par le personnage, au mieux intriguée et amusée par quelques anecdotes. La jeune femme qui l'accompagne, Constance, est totalement insipide. Petite déception car l'idée de départ était bonne, mais je n'ai pas été emportée par ce road trip.

Arnaldur Indridason - La femme en vert - 2001

Les enquêtes du commissaire Erlendur Sveinsson :

* L'histoire :
Dans une banlieue pavillonnaire de Reykjavik, la fête d'anniversaire d'un petit garçon bat son plein. Elle est très vite stoppée lorsqu'on s'aperçoit que sa petite sœur machouille un os humain ! L'équipe d'Erlendur est dépêchée sur les lieux et un squelette vieux de plus de 60 ans est mis à jour dans une maison en construction plus bas dans la rue. Alors que notre enquêteur doit faire face à la disparition de sa propre fille, enceinte et junkie, une sombre affaire remontant à la Seconde Guerre mondiale refait surface, au fur et à mesure que les archéologues dégagent le squelette des fondations de la maison en construction.

* Mon avis:
Une fois de plus, j'ai été captivée par cette histoire, dont le récit alterne le temps présent, celui de l'enquête, et le temps passé, celui de la Seconde Guerre mondiale. Le drame dont il est question dans ce polar est tragique et Indridason sait toucher son lecteur en ne l'embarquant pas dans une banale enquête. Il raconte une histoire, celle d'une vie brisée, celle d'une famille qui ne sera jamais sereine. Comme chez Camilla Läckberg, c'est ce qui me plait dans ces polars : on découvre des destins bouleversants. Je trouve que les romans d'Indridason sont d'un niveau au dessus par rapport à ceux de Läckberg. Le style est plus étudié, moins redondant, et l'histoire plus fluide. Je reproche souvent à Läckberg de faire apparaître la clé de l'enquête d'un chapeau magique, ce n'est jamais le cas chez Indridason. 

La femme en vert est mon Indridason préféré avec La voix (pour l'instant !). Je le recommande vivement !!

mercredi 6 mars 2013

Nicolas Bouvier - L'usage du monde - 1963

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
C'est en découvrant le blog de mes amis Céline & Guy que je suis tombée pour la première fois sur une citation de Nicolas Bouvier : "Je pensais aux neuf vies proverbiales du chat ; j'avais bien l'impression d'entrer dans la deuxième." Mes amis s'apprêtaient en effet à partir 190 jours autour du monde. Leur voyage m'a de suite fascinée, étant moi-même attirée par ce projet un peu de fou de quitter son quotidien pour bourlinguer aux quatre coins de la planète. Mais à l'époque, j'étais encore un peu réticente, financièrement parlant notamment... Deux ans plus tard, toutes les craintes se sont envolées, et nous nous apprêtons à partir nous aussi en tour du monde. Que de chemin parcouru depuis cette période !

* L'histoire :
En 1953, Nicolas Bouvier et son ami Thierry Vernet partent sans le sou en poche au volant d'une petite Fiat à la découverte de l'Orient. Ils vont parcourir des milliers de kilomètres à travers les Balkans, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan... Entre les déboires mécaniques et les rencontres improbables, Nicolas Bouvier nous livre ici son récit de voyage, un récit qui est avant tout une formidable réflexion sur le sens de la vie.

* Mon avis :
Et bien j'ai rarement mis autant de temps pour lire un livre ! Plus d'un mois !!!! Mon avis est beaucoup plus personnel que les autres que j'ai pu donner jusque là car ce livre marque une période de ma vie très très particulière... Je vous laisse lire mon compte-rendu :

L'usage du monde est le deuxième récit de voyage que je lis après Africa Trek de Sonia et Alexandre Poussin qui ont traversé l'Afrique à pied sans argent. Leur voyage m'avait fascinée. Il m'avait donné envie de voyager moi aussi de façon non conventionnelle.

Il y a longtemps que je voulais lire Bouvier, ce classique de la littérature de voyage. Il a inspiré beaucoup de voyageurs et j'avais croisé à plusieurs reprises des citations lors de vagabondages sur les blogs de voyage dont je suis friande. Mon copain l'a lu l'an passé et m'avait bien dit à l'époque qu'il ne fallait pas s'attendre à un voyage "de rêve", le voyage étant ici prétexte à la réflexion. Surtout, il apparaît très vite que le voyage est un élément constitutif de l'être, un moment d'une vie qui est tout sauf une parenthèse puisqu'il forge la personnalité du voyageur et le conduit à un vie après le voyage différente de ce qu'il aurait pu envisager : "La vertu du voyage, c'est de purger la vie avant de la garnir" ; "Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait.". Le voyage, c'est une initiation, un rite de passage. C'est ce qui m'a parlé dans Bouvier. Je me suis retrouvée dans plusieurs de ses réflexions, préparant moi-même actuellement un voyage au long cours d'un an avec mon compagnon :

"C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne aussi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croise, aux idées qui vous y attendent..."

Pour ma part, ce n'est pas à plat ventre sur le tapis que je rêve au lointain, mais au fond de ma salle de classe, lorsque je contemple le planisphère accroché au mur pendant que mes élèves sont en exercice ou en contrôle ! Et actuellement, le rêve devient réalité... Je me dis "En janvier, nous serons là (Nouvelle-Zélande), en mars, ici (Argentine)..." et je sens monter en moi des sensations qui ne sont plus de l'ordre du rêve mais de l'excitation que l'on ressent tous à l'approche d'un grand évènement de sa vie !

Les phrases suivant cette citation m'ont également beaucoup parlé :

"Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon."

Pendant plusieurs mois, j'ai été confrontée à ma raison, au poids de la société qui m'a formatée à grand coups de "épargne, marie-toi, achète une maison, fais des enfants". Au fond de moi, j'ai toujours su que cet avenir là était fait pour moi mais pas tout de suite. Il apparaissait toujours comme une seconde vie, après avoir vécu à l'étranger par exemple. Quand j'ai rencontré mon copain, le voyage au long cours est devenu une évidence. Et petit à petit, j'ai détaché les amarres, pour reprendre la métaphore de Bouvier, j'ai coupé ces cordes qui me freinaient inutilement et sans raison valable finalement : mon emploi, mes économies... Tout en restant bien évidemment raisonnable : je suis fonctionnaire et je pars en gardant de l'argent sur mon compte pour le retour !!

Au delà de ces réflexions sur la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'année, il faut revenir au voyage en lui-même. Déjà, ce récit n'est pas contemporain, Bouvier et Vernet ayant entrepris leur périple en 1953-1954. C'est donc une plongée dans un Orient révolu qu'ils nous offrent. J'ai particulièrement été touché par la rencontre avec le professeur de français à Erzerum, en Anatolie (Turquie). Cet homme qui aime tant la langue française s'applique à formuler une phrase la plus juste soit-elle lors de son dialogue avec Bouvier et Vernet :

"Le maître de français s'isolait de temps en temps pour composer une phrase et se la répéter avant de nous l'adresser. Il bégayait un peu, il avait aussi peine à nous comprendre. Pour lui c'était pire qu'un examen, cette entrevue ; un peu comme si nous, avec notre latin d'école, devions donner la réplique à deux voyageurs surgis de l'époque alexandrine. Pourtant ici, dans cette solitude, ce peu de français appris presque sans livre lui faisait grand honneur."

Ces personnages, ces tranches de vie sont-ils encore visibles aujourd'hui à l'heure de la mondialisation ? Si l'étonnement et la fascination du voyageur sont toujours présents aujourd'hui face aux différences de cultures, aux paysages époustouflants, le voyage est-il vécu, ressenti comme à l'époque ? Bouvier et Vernet sont partis les poches vides au volant d'une petite Fiat loin d'être neuve. Ils écrivent dans des lettres ce qu'ils vivent à leur famille, à leurs petites amies. Aujourd'hui, chaque voyage ou presque est ponctué d'un blog alimenté plusieurs fois par semaine ; grâce aux emails et à skype, on peut parler à ses proches presque quotidiennement... Je suis personnellement tiraillée face à cela. D'un côté j'ai envie de partager mon voyage autour du monde et de communiquer avec mes proches, mais de l'autre, ce voyage est pour moi l'occasion de me purger de mon quotidien informatisé et standardisé ! Il faudra que l'on trouve un équilibre...

Si l'écriture de Nicolas Bouvier est magnifique, si ses rencontres et ses réflexions sur la vie m'ont parlé, il s'avère néanmoins que j'ai un sentiment paradoxal vis à vis de ce livre. A chaque fois, j'ai eu beaucoup de mal à me replonger dans l'histoire, et à me concentrer sur le récit. Je pense que cela s'explique par la lenteur des propos. Je ne reproche pas cette lenteur, au contraire, elle est nécessaire, mais elle a été un frein à une lecture plus fluide. On ne lit pas ce livre comme un roman finalement. D'ailleurs, c'est la première fois que je lis en collant des post-its sur les pages et en prenant des notes !

Je trouve qu'on ne ressent pas assez la présence de Thierry Vernet dans le récit de Nicoals Bouvier. S'il est souvent évoqué pour décrire son activité de peintre, leurs déboires avec la voiture... on ne retrouve pas de réel partage entre les deux hommes, de conversations, de réflexions... Peut-être Nicolas Bouvier a-t-il voulu garder cet aspect pour lui, son livre étant sa vision de son voyage ? Néanmoins, je trouve cela un peu dommage.

Pour conclure, je dirai que ce livre a été une déception si je me place sous l'angle de la "lecture-détente" : long à lire, parfois ennuyeux, un voyage qui ne fait pas rêver... Mais ce livre a aussi été une révélation, un écho troublant à mon propre vécu actuel, à savoir la préparation d'un long voyage. J'ai été sensible aux réflexions de Nicolas Bouvier. Le bilan est donc plus que positif : je devais lire ce livre ! ...même si j'aurai préféré le terminer un peu plus rapidement !

Camilla Läckberg - La sirène - 2012

Les précédentes aventures d'Erica Falck et de Patrik Hedström :
- La princesse des glaces
- Le prédicateur
- Le tailleur de pierre
- L'oiseau de mauvais augure
- L'enfant allemand

* L'histoire :
La police de Fjällbacka tente de résoudre en vain la disparition d'un père de famille sans histoire. Pendant plusieurs mois, l'enquête piétine et déroute les policiers : cet homme s'est volatilisé sans laisser aucune trace
Dans le même temps, l'écrivain Christian Thydell, ami d'Erica, s'apprête à lancer son premier roman, La Sirène, qui s'annonce comme un grand succès littéraire. Rapidement, Erica se rend compte que Christian reçoit des lettres de menace et tente en vain de lui en parler. Sans rien dire à Patrik, et bien qu’elle soit enceinte de jumeaux, elle décide de mener l’enquête de son côté.

* Mon avis :
C'est étonnant comme on replonge vite dans une atmosphère connue lorsqu'on ouvre le nouveau livre d'un auteur que l'on connaît bien ! Quel plaisir de retrouver Erica, Patrik et tous les habitants de Fjällbacka ! Après avoir lu à la suite les derniers tomes de leurs aventures, j'avais délaissé pour quelque mois cette petite ville côtière de l'Ouest de la Suède. En effet, j'étais un peu lassée du style redondant de l'auteur, qui suit toujours la même trame pour ses histoires. En attendant aussi longtemps avant de lire La Sirène, j'ai pu retrouver tous les côtés positifs qui font que j'aime Camilla Läckberg. Je me suis tout de suite imaginé les lieux, les personnages tels qu'ils apparaissaient dans mon esprit l'an dernier et ce sentiment de familiarité est l'une des raisons pour lesquelles j'ai aimé ce livre.

Quant à l'histoire... que dire si ce n'est que ce polar est époustouflant ! Le suspens est habilement mené, et le style toujours aussi fluide et efficace. Camilla Läckberg va à l'essentiel sans frustrer le lecteur, bien au contraire. A mon sens, la force de ses livres réside dans l'équilibre entre l'enquête et la vie personnelle des différents personnages, notamment celle de l'héroïne, Erica. Celle-ci nous apparaît toujours autant sympathique et ses déboires relatifs à sa grossesse et à l'éducation de sa fille Maja amusent et touchent ! Il m'a été impossible de décrocher du livre tant que je ne l'avais pas terminé. Pendant 2/3 jours, je l'ai ouvert à chaque minute de libre, accélérant le rythme plus la fin approchait. Lorsque je l'ai refermé, j'ai été déroutée, choquée, et impatiente de lire le prochain !

vendredi 1 février 2013

Ken Follett - Un monde sans fin - 2008

* Pourquoi j'ai eu envie de lire ce livre :
On a Les Piliers de la Terre dans la bibliothèque depuis des mois mais le titre et la couverture ne m'ont jamais tentée. Et puis je ne suis pas spécialement attirée par les best-sellers... Paradoxalement, quand on m'a prêté Un Monde sans Fin, je me suis dit "pourquoi pas ?". J'ai profité des vacances de Noël pour me plonger dans cette énorme bouquin de 1296 pages !!

* L'histoire :
1327. A Kingsbridge, à l'occasion de la grande foire à la laine annuelle, quatre enfants aux origines diverses font connaissance par hasard, autour de jeux de tir à l'arc. Il y a Gwenda, fille d'un journalier miséreux qui fait survivre sa famille grâce à de petits larcins auxquels tous doivent participer, Merthin et son jeune frère Ralph, fils d'un chevalier, et Cari, fille du riche prévôt des marchands. Dans les bois, ils sont les témoins d'une scène violente : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse. A partir de ce jour, leurs quatre destinées seront liées pour la vie.Cette grande fresque historique nous conte leur histoire, année après année, entre espoirs et désillusions, dans un Moyen-Âge palpitant et grouillant de vie.

* Mon avis :
Impossible de décrocher avant d'avoir terminé ! Dès que j'avais 5 petites minutes de libres, je me plongeais dedans. Ken Follett a le don pour nous projeter dans une époque, ici le Moyen-Âge, comme si nous y étions. Son travail de documentation est monstrueux et chaque métier, costume, bâtiment, maladie, élément du quotidien... est relaté avec des détails et une justesse tels qu'on est proche du travail de l'historien. J'ai vraiment eu l'impression de me balader avec les héros dans les rues animées de Kingsbridge, de trimer aux durs labeurs des champs, d'assister aux batailles de la guerre contre le roi de France. J'ai tremblé d'effroi face à l'arrivée de la peste, j'ai été émue par les amours bouleversées de Cari et Merthin, j'ai été écoeurée par les agissements du sombre Ralph et du prieur assoiffé de pouvoir. Alors bien sûr, ce livre n'est pas parfait : le style est simple, parfois redondant, mais on ne s'ennuie pas une seule seconde, bien au contraire ! J'ai été captivée par cette histoire qui n'était pas sans me rappeler La Compagnie des Menteurs, mais en beaucoup plus développé. Je recommande donc vivement ce livre pour quiconque cherche à s'évader simplement du quotidien !