Classement par auteur

mardi 28 août 2012

Stephen King - Marche ou crève - 1979

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Ce livre m'a été prêté par un ami avec qui nous marchons souvent. Je vous laisse deviner pourquoi j'ai eu envie de le lire !
* L'histoire :
Aux États-Unis a lieu tous les ans la Longue Marche, épreuve sportive qui passionne les foules et à laquelle tous les jeunes veulent participer. Pourtant les règles sont totalement démentes. Sur les cent concurrents au départ, un seul atteindra l'arrivée. Tous marchent jusqu'à l'épuisement. Lorsqu'ils s'arrêtent ou ralentissent la cadence ils reçoivent un avertissement. Au troisième avertissement, une balle dans la tête. Nous suivons le jeune Garaty sur des centaines de kilomètres. Sur la route, il va se lier d'amitié avec d'autres marcheurs tout juste sortis de l'adolescence comme lui. On découvre leurs motivations, leur état d'esprit au fur et à mesure que le groupe se fait décimer. La faim, la soif, la chaleur, l'épuisement physique sont omniprésents et les difficultés de chaque sportif sont bien sûr renforcées par la terreur de se faire tuer par l'un des soldats qui longent le sinistre convoi de marcheurs. Surtout, les jeunes doivent faire face aux milliers de spectateurs qui sont postés tout le long du trajet. Tous veulent assister à la mort d'un marcheur et leurs encouragements mêlés de fascination morbide exerce une pression terrible sur les jeunes garçons.

* Mon avis :
Quel suspens !! J'avais du mal à décrocher du livre tant j'étais prise dans la Longue Marche ! Heureusement que je l'ai lu pendant les 7 heures de train qui m'ont emmenée vers Toulouse ! Tout comme la foule au bord des routes on est complètement fascinés par cette épreuve physique qui dépasse l'entendement. Dès les premiers kilomètres, j'étais curieuse de savoir qui allait mourir et au fur et à mesure des chapitres, lorsqu'on en sait plus sur les personnages, on se surprend à tressaillir avec eux à chaque avertissement. J'ai été touchée par les personnages et leurs différents parcours qui les ont poussé à concourir sans oublier la détresse des familles et petites amies. Quand les marcheurs croisent leurs mères sur le bord de la route, on ressent la terreur de ces dernières. J'ai été très impatiente à l'idée de voir qui allait gagner la course et j'ai ressenti la même interrogation que l'on retrouve en quatrième de couverture : "Les participants continuent de courir en piétinant des corps morts, continuent de respirer malgré l'odeur des cadavres, continuent de vouloir gagner en dépit de tout. Mais pour quelle victoire ?"
Je n'avais lu de Stephen King que La Ligne Verte et après Marche ou Crève, je pense que je vais me tourner plus souvent vers ce célébrissime auteur !

lundi 27 août 2012

Jim Fergus - Marie Blanche - 2011

* L'histoire : Jim Fergus s'est largement inspiré de son histoire personnelle pour écrire cette grande fresque familiale. Marie-Blanche est le prénom de sa mère. Pour comprendre les raisons qui l'ont poussée à l'alcoolisme puis au suicide en 1966, il faut remonter au début du XXème siècle, dans l'enfance de sa grand-mère, Renée. L'auteur va ainsi alterner deux récits contant l'histoire singulière de ces deux femmes, héritières d'une vieille famille aristocratique française. Renée vit une enfance quelque peu originale, entre un père qui souhaite vivre dans la tradition de ses ancêtres, à savoir sans travailler et profiter de la chasse, des chevaux et de ses multiples maîtresses, et une mère qui se désintéresse totalement d'elle. Renée est éduquée par les domestiques et gouvernantes et très tôt son caractère déterminé s'affirme : ce qu'elle veut, elle l'aura, y compris son oncle dont elle est passionnément amoureuse. Renée va voyager de l’Égypte aux États-Unis et sa vie, mondaine et luxueuse, est assez romanesque. Quant à sa fille, Marie-Blanche, son destin est tout autre. Ses rapports avec sa mère ont conditionné l'adulte qu'elle va devenir et la perte de son premier enfant va la plonger dans des abimes sans fond. Élevée dans un pensionnat anglais, elle refuse la vie mondaine que tente de lui imposer sa mère et rêve de devenir actrice. Son mariage avec un joueur de polo sans le sou va cristalliser les tensions entre Renée et elle.

* Mon avis : J'ai dévoré ce livre qui est superbement bien écrit. Jim Fergus est doué ! L'histoire est dérangeante. Le personnage de Renée, omniprésent, nous montre un être humain fascinant par son côté décidé et sûr de lui. Sa vie d'adolescente puis de femme prend des tournures que je qualifierai de glauque, entre l'inceste assumé avec son oncle et son attitude vis à vis de son premier mari. Ses relations avec les hommes sont malsaines mais elle en éprouve une fierté telle qu'on ne peut que s'interroger sur la genèse d'un tel caractère : Renée est victime de son enfance au sein d'une famille aux mœurs débridées. Comment peut-elle alors élever sa fille Marie-Blanche dans un univers stable ? Cette dernière, dont la détresse et la fragilité touchent, n'a aucune prise avec son quotidien et est totalement désemparée. 
Savoir que cette histoire est vraie m'a déstabilisée. Je me suis amusée à rechercher des photos des châteaux où ont vécu les protagonistes, j'ai lu des interviews de l'auteur... Jim Fergus s'est d'ailleurs lui-même mis en scène au début du roman. Il raconte une visite à sa grand-mère Renée âgée de 96 ans qui sera le point de départ de son histoire. Les autres personnages sont très bien dépeints : les parents, les gouvernantes et surtout l'ignoble oncle Gabriel, qui est tout simplement écœurant. J'ai apprécié la présence en arrière-plan du contexte historique, notamment toute la période liée à la Première Guerre mondiale. Pour terminer cet avis quelque peu décousu, je conseille vivement ce livre mais n'ayez pas peur d'être choqué !

samedi 18 août 2012

Bertina Henrich - La Joueuse d'échecs - 2005

* L'histoire :
Eleni est femme de chambre dans un hôtel situé sur l'île de Naxos. Elle a la quarantaine, un physique banal et une vie tout aussi routinière. Ses seuls loisirs sont ses rencontres régulières avec sa vieille amie d'école. Un matin, alors qu'elle nettoie la chambre d'un couple de touristes parisiens, elle se laisse à rêvasser : elle ouvre la bouteille de parfum du monsieur pour s’enivrer de l'odeur, admire la jolie nuisette de sa femme, et imagine la vie parisienne qui l'a toujours attirée en secret. Dans un coin de la pièce, un magnifique jeu d'échecs est posé, une partie entamée. Mais par mégarde Eleni fait tomber une pièce, qu'elle ne sait où reposer. Fascinée par l'objet, elle ne peut s'empêcher d'envier ces femmes qui jouent aux échecs avec leurs maris et décide d'entreprendre quelque chose de fou : offrir un jeu d'échecs à son mari. Mais comment rester discrète dans un petit village où tout le monde s'épie ? Eleni va demander à son ancien instituteur de l'aider. Le soir de son anniversaire, Panis se trouve très dubitatif face à ce cadeau qu'il va vite oublier. Ce ne sera pas le cas d'Eleni qui va commencer à jouer, d'abord seule, grâce à la méthode de son jeu électronique, puis avec son vieil instituteur. Mais garder un secret aussi gros que celui-ci dans l'île de Naxos va se révéler très difficile et Eleni va se retrouver confronter à une société qui n'aime pas trop que les femmes s'émancipent ainsi de leur rôle...
* Mon avis :
Le thème abordé dans ce petit livre, l'émancipation des femmes à travers le jeu d'échec, est intéressant. Les personnages, peu nombreux, sont décrits de façon très sommaire, et l'histoire comporte peu de péripéties. Cela rend la lecture très fluide et très rapide sans être pour autant dérangeant. J'ai bien apprécié cette lecture, que je recommande !

lundi 13 août 2012

Jean-François Parot - L'énigme des Blancs-Manteaux- 2000

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
Il s'agit de ma deuxième participation au club littéraire virtuel du forum d'enseignants que je fréquente, après La double vie d'Anna Song, il y a quelques mois. D'autres livres ont été proposés entre temps mais, prise par la préparation des cours et par une pile à lire assez conséquente, j'ai renoncé à y participer. Je suis ravie de retrouver cet échange très sympathique !

* L'histoire :
En 1761, sous le règne de Louis XV, le jeune Breton Nicolas Le Floch part faire carrière à Paris. Enfant trouvé élevé par un chanoine, il a été éduqué chez les Jésuites et a acquis les pratiques des gentilshommes humanistes grâce à son parrain, le marquis de Ranreuil, qui fait preuve d'une grande affection à l'égard du jeune garçon. C'est grâce à la recommandation de ce dernier qu'il entre au service de M. de Sartine, lieutenant général de police de Paris. Logé chez le commissaire Lardin, Nicolas va apprendre le métier de policier à ses côtés et lors de la fréquentation des cours particuliers de droit d'un ancien magistrat, M. Noblecourt. Nicolas est un jour convoqué chez M. de Sartine qui lui annonce que le commissaire Lardin a disparu et qu'il le charge de l'enquête. Cette affaire va se révéler bien plus complexe que prévu et va être liée au contexte politique de l'époque puisque le roi et la marquise de Pompadour sont touchés de près par la disparition du commissaire. Épaulé par l'inspecteur Bourdeau, Nicolas va mettre tout en œuvre pour résoudre cette énigme !

* Mon avis :
Quelle agréable découverte ! Beaucoup de choses m'ont plu dans ce livre. L'histoire en elle-même est intéressante, bien ficelée, même si la résolution de l'enquête ne révèle pas de surprise majeure. Le passage où Nicolas Le Floch relate son enquête en présence de tous les suspects rappelle les romans d'Agatha Christie, petit clin d’œil de l'auteur sympathique ! Par contre, j'aurai apprécié que l'intrigue politique concernant le roi et la marquise de Pompadour aie une place plus importante au sein de l'énigme. Certains passages m'ont particulièrement captivée, notamment le récit de Bricart, l'ancien soldat, lorsqu'il est interrogé par Nicolas. La terrible épreuve du quotidien en temps de guerre et le tragique de sa vie d'estropié sans aucune ressource sont décrits avec beaucoup de réalisme de même que les épreuves de torture racontées par le bourreau ou encore les description de la salle du Châtelet où sont entreposés les cadavres. Les personnages sont bien creusés et j'ai été amusée par le fait que Parot mêle la grande histoire à son récit. Nicolas est un protagoniste sympathique, on prend plaisir à suivre son enquête et son évolution personnelle. La plongée dans le Paris de la deuxième moitié du XVIIIème siècle est également un élément que je retiendrai. Parot fait revivre la frénésie de la capitale d'une manière une fois encore très réaliste et on ne serait presque pas étonné de sentir les odeurs ou encore le froid de l'hiver au fil de la lecture ! Tous les petits métiers (celui de Tirepot notamment qui a pour fonction de trimbaler un seau afin que les passants, qu'il cache avec sa cape, fassent leurs besoins dans la rue !), les détails sur les auberges, sur les rues, l'intérieur des demeures... rendent l'époque palpable. Tout cela grâce au style de Jean-François Parot, plaisant à lire, sophistiqué sans être complexe, et fourmillant de détails. Mention spéciale aux notes en fin d'ouvrage qui m'ont permis d'apprendre beaucoup de choses sur le XVIIIème siècle (expressions populaires, coutumes de l'époque, mentions sur des personnages réels ou bibliographiques... etc). Et enfin le bonus : il y a une suite ! Jean-François Parot a déjà écrit dix livres (en incluant celui-ci) relatant les aventures de Nicolas Le Floch, chouette ! Et il y a même une adaptation télévisée diffusée sur France 2 que je vais m'empresser de rechercher !

samedi 11 août 2012

Mons Kallentoft - Automne/Printemps - 2012

* Comment j'ai découvert ce livre et pourquoi j'ai eu envie de le lire :
J'ai bien aimé les deux premiers tomes de la série et comme ma mère venait de recevoir la suite, je me suis empressée de la lire afin de lui laisser !
* L'histoire : 
Il s'agit d'une version compilée des deux derniers romans de Mons Kallentoft mettant en scène l'inspectrice Malin Fors et son équipe du commissariat de Linköping, petite ville universitaire du centre de la Suède.
Automne
Le cadavre d'un riche avocat est retrouvé dans les douves du château qu'il vient d'acheter. Malin et son équipe sont chargés de l'enquête. Les pistes sont multiples entre les membres de la famille de vieille noblesse qui a été contrainte à vendre le château, les anciens contacts de cet avocat parvenu et détesté dans le monde des affaires, à moins qu'il ne faille remonter dans la jeunesse de cet homme. Malin mène l'enquête alors que sa vie personnelle est très troublée par son alcoolisme de plus en plus préoccupant.

Printemps
Une bombe vient d'exploser en plein centre-ville de Linköping, devant une banque, tuant sur le coup deux fillettes. L'attentat terroriste semble évident pour tous et la police enquête du côté des pistes habituelles : islamisme radical, ennemis du capitalisme... Mais peu à peu l'affaire va prendre une autre tournure : et si tout cela n'avait-il pas été manigancé uniquement pour tuer les deux fillettes ? Qui pourrait avoir l'esprit aussi dérangé pour commettre cet atroce crime ? Malin, en meilleure forme que dans Automne, va découvrir une fois de plus de lourds secrets, tant dans le cadre de son enquête, que dans celui de sa propre famille.

* Mon avis :
Un peu ennuyée par Automne, j'ai été tenue en haleine par l'affaire de Printemps, particulièrement bien ficelée et douloureuse. Cependant, je ne garderai pas un souvenir mémorable de cette série du fait de la personnalité de l'héroïne, Malin, qui ne me séduit pas plus que cela. Pourtant, Mons Kallentoft a un réel talent dans le déroulé de ses intrigues. Les saisons sont toujours aussi bien décrites. Une fois encore, j'ai trouvé superflu l'idée de "faire parler" les morts régulièrement au fil des chapitres. Je maintiens donc mon avis sur cette série : de bons polars pour les vacances !