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vendredi 27 février 2015

Jean-François Parot - L'affaire Nicolas Le Floch - 2002

 Pour le 100e article de mon blog, je mets de côté mes récits de lecture de mon tour du monde pour vous parler de mon dernier livre lu !


* Présentation de l'éditeur :
En ce mois de Janvier 1774, Nicolas Le Floch, le célèbre Commissaire au Châtelet, est d'humeur sombre. Sa maîtresse, la belle et capricieuse Julie de Lastérieux, est retrouvée empoisonnée et tous les indices le désignent comme coupable.
Qui cherche à compromettre le protégé du Roi et du Lieutenant Général Sartine?
Pour prouver son innocence et démêler les écheveaux de cette affaire qui met directement en péril la sureté de l’État, Nicolas doit se cacher.
Au service du Secret du Roi, il découvrira les cruelles subtilités des complots de Cour. Avec l'aide du fidèle Inspecteur Bourdeau, tandis qu'entre Londres, Versailles et Paris les factions rivales s'affrontent, il devra déjouer bien des pièges.
Après "Le Fantôme de la Rue Royale", c'est avec le même plaisir que nous retrouvons l'intrépide et talentueux Nicolas Le Floch dans une aventure sur fond de fin de règne, alors que la colère du peuple commence à gronder.

* Mon avis :
Un an et demi que j'attendais de retrouver Nicolas Le Floch ! J'adore les aventures si bien écrites de ce commissaire sous Louis XV. Le voyage m'a obligée à l'abandonner pour un temps car je voulais le lire sur papier et non en version numérique. Je pensais devoir encore attendre longtemps avant de lire le quatrième tome de la saga vu l'énorme pile qui m'attend mais il se trouve que je suis tombée par hasard sur l'adaptation télévisée du Fantôme de la rue royale il y a quelques semaines. J'étais alors trop impatiente : une fois achevé l'exceptionnelle Vie rêvée d'Ernesto G., j'ai, en pensée, enfilé ma crinoline et mes gants pour replonger au siècle des Lumières... 

A la différences des trois premiers tomes, l'enquête criminelle est moins présente. Nous sommes plus ici en présence d'un roman d'espionnage. Nicolas doit mettre hors d'état de nuire un libelliste exilé à Londres qui s'apprête à publier des lignes odieuses contre la favorite du roi, la Du Barry. Cela mettrait à mal le pouvoir déjà fragilisé de Louis XV. En Angleterre, Nicolas est à l'abri des charges qui pèsent contre lui dans le meurtre de sa maîtresse. A l'abri, c'est vite dit ! Car le danger le menace à tous les coins de rue. 

J'ai adoré cette nouvelle enquête et la tournure politique qu'a pris la carrière du "Petit Ranreuil". Comme d'habitude, c'est le style de Jean-François Parot qui m'a séduite : tout est écrit comme au XVIIIe siècle. C'est un peu déstabilisant au début mais très vite, on lit avec délectation. Là, de nombreux personnages réels sont présents, bien plus que dans les autres tomes : Beaumarchais, l'intriguant chevalier d’Éon... et le futur Louis XVI, qui fait quelques apparitions. Une part importante du livre est dédié à Louis XV mais je ne vous en dis pas plus à ce sujet ! En fond, on sent la colère du peuple de Paris qui monte, monte... alors que nous sommes plus de dix ans avant la Révolution. J'ai hâte de voir comment 1789 et ses prémices seront traités dans les prochains livres.

Si vous aimez les polars et l'histoire et si je ne vous ai toujours pas convaincue avec mes billets sur Nicolas Le Floch, il est grand temps de vous y mettre ! Commencez bien sûr par le premier tome : L'énigme des Blancs-Manteaux.

L'adaptation télévisée faite pour France Télévisions est pas mal du tout. Les trames ne sont pas toujours fidèles aux romans mais malgré tout, je les conseille.

Robert Goddard - Par un matin d'automne - 2010

Livre lu sur l'île des Pins (Nouvelle-Calédonie) en décembre 2013

* Présentation de l'éditeur :
Fin des années 1990. Leonora Galloway part en France avec sa fille afin de se rendre à Thiepval, près d'Amiens, au mémorial qui honore les soldats - dont de nombreux Britanniques, comme son père - tombés durant la bataille de la Somme, lors de la Grande Guerre. Le 30 avril 1916 est la date officielle de son décès. Or Leonora est née près d'un an plus tard. Ce qui pourrait n’être qu’un banal adultère cache en fait une étrange histoire, des secrets de famille, sur lesquels plane l'ombre d'un meurtre jamais résolu et où chaque mystère en dissimule un autre… Dans ce livre envoûtant, Robert Goddard allie l'atmosphère des plus grands romans anglais à un sens du suspense et de la reconstitution historique remarquables.

* Mon avis :
La couverture est superbe et la présentation fait envie ! Je me suis donc plongée avec délice dans ce roman qui mêle intrigue familiale et histoire. J'en garde un bon souvenir. Entre le quotidien à l'époque de la guerre et les secrets de famille qui se démêlent pour mieux s'entremêler, tout est réuni pour divertir le lecteur. C'est un livre idéal pour les vacances !

lundi 23 février 2015

Deon Meyer - Lemmer, l'invisible - 2008

Lu à Kuta Lombok, Indonésie (Décembre 2013)

* Présentation de l'éditeur :
A quel moment Lemmer a-t-il commis une erreur? Il n'a pas cru la belle Emma Le Roux qui se disait menacée. Ni l'histoire de son frère, disparu depuis vingt ans et prétendument réapparu. Il n'a pas non plus réussi à la protéger des trois hommes armés partis à ses trousses dans le bush. Il n'empêche: Lemmer a été investi d'une mission, et il ne renoncera pas...

* Mon avis :
L'intrigue de ce livre ne m'a pas emballée. Le héros n'est pas attachant et dans le genre bourru, je préfère nettement mon vieil Erlendur... Le rythme est lent, la curiosité peu éveillée. Seule une scène m'a captivée : celle (terrible !) où un énorme serpent venimeux est introduit dans la chambre d'Emma ! 

Néanmoins, j'ai trouvé un intérêt certain à ce livre dans le sens où il m'a permis de découvrir quelques aspects de l'Afrique du Sud : la société post-apartheid toujours très cloisonnée et dangereuse ou encore l'ambiance sauvage et dangereuse du bush. A ce sujet, l'histoire traite longuement de la protection des vautours, ces charognards méprisés et chassés et pourtant si indispensables à la chaîne alimentaire. Une bonne partie de l'intrigue se déroule donc dans un parc de sauvegarde des vautours. 

C'est un livre qui m'a donné envie d'en connaître plus sur l'Afrique du Sud, sa société, son histoire et son environnement. Cela tombe bien : j'ai un livre qui s'y déroule en attente dans ma bibliothèque !

Emile Zola - L'oeuvre - 1886

Lu à Kuta Lombok, Indonésie (Novembre 2013)

* Présentation de l'éditeur :
Claude Lantier est le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier. Il est ici l’ami d’enfance du romancier Sandoz, personnage dans lequel Zola a mis beaucoup de lui-même. Avec Sandoz et d’autres peintres ou sculpteurs, Claude combat pour imposer une nouvelle forme de peinture, bien éloignée des canons néo-classiques qui ont la faveur des expositions officielles. Si certains d’entre eux réussissent finalement à s’imposer, Lantier va pour sa part d’échec en échec, demeurant incompris du public et souvent de ses propres amis.

* Mon avis :
Comme à son habitude, Zola m'a pris aux tripes. L'histoire de Claude Lantier est tragique. J'ai espéré, espéré tant bien que mal qu'il puisse connaître le succès... Et pourtant, je savais que ça n'arriverait pas ! C'est donc le récit d'une lente descente aux enfers. Au delà de la vie tourmentée de ce peintre, c'est le monde de l'art au XIXe siècle que nous découvrons. J'ai appris beaucoup sur la vie de ces artistes : sculpteurs, poètes, romanciers et peintres, qui tentèrent d'imposer leur vision du monde. Aujourd'hui encensés, ils étaient à l'époque décriés par la critique. Ce Zola mérite donc que l'on s'y attarde !

vendredi 6 février 2015

Jean-Michel Guenassia - La vie rêvée d'Ernesto G. - 2012

* Présentation de l'éditeur :
Paris-Alger-Prague. Des années 30 aux années 80. Des guinguettes de Joinville à la peste d'Alger, de la guerre à l'effondrement communiste. La trajectoire de Joseph Kaplan, fils et petit-fils de médecins juifs praguois, héros malgré lui, fataliste et optimiste à sa manière. Ses amours, ses engagements et ses désillusions. Et la rencontre qui bouleversa sa vie, celle qu'il fit avec un révolutionnaire cubain qui passa quelques temps en 1966 dans son sanatorium des environs de Prague, un certain Ernesto G., guerrier magnifique et déchu. Dans la lignée du Club des Incorrigibles optimistes, Jean-Michel Guenassia retrace avec talent le parcours insolite d'un héros malgré lui. On retrouve dans ce roman son art de la narration si particulier, où l'Histoire et l'intime se mêlent dans une fresque captivante et nostalgique.

* Mon avis :
Je stoppe momentanément le fil de mes compte-rendus de livres lus pendant mon voyage pour vous parler du roman que je viens de terminer. J'ai précisément 43 chroniques de retard sur mon blog et je sais que j'arriverai, tant bien que mal, à les rattraper. Ce matin, j'ai voulu écrire à vif ce que j'ai ressenti à la lecture de La vie rêvée d'Ernesto G

J'ai découvert Guenassia il y a environ six ans avec Le club des incorrigibles optimistes, quelques mois avant de commencer ce blog. Ce livre m'avait profondément touchée et émue. Lorsque j'ai su que Guenassia avait repris la plume, je me suis empressée d'acheter son second roman pour l'offrir à ma soeur, qui avait aussi beaucoup aimé "Le club". 

Deux ans après ce Noël, c'est avec plaisir que j'ai ouvert le gros volume, intriguée par ce titre qui fleure bon les cigares cubains et la poudre des armes à feu des guérilleros. Sauf que le héros s'appelle Joseph, c'est un jeune médecin Pragois et, au milieu des années 30, il quitte la jeune Tchécoslovaquie pour faire ses études à Paris. C'est l'époque du Front populaire, des soirées passées à danser la valse et le tango de Gardel, et de la guerre d'Espagne. Joseph, très politisé, hésite à partir, et puis non, il accepte un poste à l'institut Pasteur d'Alger. C'est cette partie du livre qui m'a le plus marquée : la découverte de la ville blanche. Alger, préfecture française. Alger festive et rieuse. Et puis la guerre, la fuite de Joseph, juif, dans un endroit caché. Là, il prend le relais de la narration et c'est son journal de bord que nous lisons, avec entrain et curiosité. Le héros peu attachant, bourreau de travail, peu amène aux relations avec ses semblables, un peu goujat avec les femmes, devient à nos yeux touchant d'humanité. Et au retour, il est changé. 

Je ne rentre pas beaucoup plus dans les détails de l'histoire. Tout ce que je peux vous dire c'est que Joseph va traverser le siècle et, comme dans Le club des incorrigibles optimistes, nous découvrons avec stupeur et horreur la vie sous un régime communiste. 

J'ai longtemps eu le sentiment de ne pas trop m’accrocher aux personnages, j'ai aussi été déçue par la "disparition" de certains, le caractère peu attachant d'autres, et puis tout à coup j'ai compris. Et j'ai été bouleversée. Joseph est bien un héros malgré lui. Sa famille, ses amis, sont tous des victimes de l'Histoire, la grande. Leur vie a été façonnée par ce XXe siècle violent et tourmenté. Le mot "désenchantement" écrit en quatrième de couverture résume à merveille cette histoire. Alors même si je l'ai trouvé un poil en dessous de son premier roman, La vie rêvée d'Ernesto G. prouve à quel point Guenassia est un très grand romancier. C'est un livre romanesque comme je les aime, qui vous transporte dans le temps, aux côtés de gens si attachants (finalement !) qu'on pleure en refermant les pages du livre. 

Et Ernesto alors, que vient-il faire là ?!! Je vous laisse la surprise... Sa présence semble à première vue anecdotique, qui plus est dans le titre du livre, mais elle est belle et bien justifiée !

mardi 3 février 2015

Henning Mankel - Les chaussures italiennes - 2009

Livre lu à Gili Meno, Indonésie (Novembre 2013)

* Présentation de l'éditeur :
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l'archipel. Depuis qu'une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est isolé des hommes. Pour se prouver qu'il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s'y immerge chaque matin. Au solstice d'hiver, cette routine est interrompue par l'intrusion d'Harriet, la femme qu'il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer. Le temps de deux solstices d'hiver et d'un superbe solstice d'été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.

* Mon avis :
Ohlala j'ai lu ce livre il y a plus d'un an (il FAUT que je mette à jour mon blog !) et je dois dire que cette histoire ne m'a pas beaucoup marquée. Je me revois en train de le lire sur cette jolie plage d'Indonésie où j'ai lu trois livres en trois jours (sur ce petit caillou, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire à part se détendre !) et je me souviens avoir ressenti un vrai décalage entre l'ambiance froide des hivers suédois et le climat tropical qui baigne Gili Meno en novembre... Je me remémore bien l'histoire mais je ne revois pas quelque chose qui m'ait interpellée au point que je conseillerai ce livre. 
J'espère que cet avis n'est pas trop dénué d'utilité ! Si vous l'avez lu, n'hésitez pas !