Classement par auteur

mardi 27 septembre 2016

Ken Follett - Le siècle, Tome 3 : Aux portes de l'éternité - 2014

Le tome 2 : L'hiver du monde

* L'histoire :
1961. Les Allemands de l'Est ferment l'accès à Berlin-Ouest. La tension entre les États-Unis et l'Union soviétique s'exacerbe pour atteindre un point culminant l'année suivante avec la crise des missiles de Cuba. Le monde scindé en deux blocs se livre une guerre froide qui risque de devenir une guerre nucléaire. Confrontées à toutes les tragédies de la fin du XXe siècle, plusieurs familles, russe, allemande, américaine et anglaise, sont emportées dans le tumulte de ces immenses troubles sociaux, politiques et économiques. George Jakes dans le bus des Freedom Riders, Jasper Murray dans la jungle vietnamienne, Tania Dvorkine en Sibérie, Dave Williams et Walli Franck, rockers à Berlin ou San Francisco, vont se battre, trouver le chemin de l'amour et participer chacun à leur façon à la formidable révolution en marche.

* Mon avis :
J'avais été prévenue, ce troisième tome avait été moins apprécié par mon entourage que les deux précédents. En effet, j'ai moi aussi été déçue. J'avais dévoré La chute des géants et beaucoup apprécié L'hiver du monde. Là, la lecture a été parfois pénible. Heureusement que j'avais un peu de temps libre devant moi avec la fin des vacances d'été et le début du congé maternité car sinon il m'aurait fallu encore de longues semaines pour en venir à bout. 

Alors qu'est-ce qui m'a déplu ? 

La lourdeur de l'écriture tout d'abord. J'ai hésité à employer le mot "lenteur" mais ce mot n'aurait pas été totalement approprié tant certaines périodes sont longuement détaillées, d'autres bâclées en quelques pages et certaines totalement éludées. Il est essentiellement question de géopolitique dans ce troisième tome, le roman couvrant toute la période de la Guerre froide. C'est un thème complexe effectivement mais qui peut être traité de façon trépidante et romanesque. Pour preuve, les romans de Guenassia par exemple... Là, on assiste en spectateur à de longues réunions et autres manœuvres politiques. La majeure partie du roman détaille la politique américaine des présidents successifs et cela m'a grandement ennuyée. Il y avait tant de choses à dire sur l'URSS et l'Allemagne de l'Est ! Les chapitres concernant ce dernier pays sont trop rares et trop courts. L'Angleterre est à peine évoquée alors qu'elle connaît aussi une profonde mutation tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle. Bref, les choix de l'auteur n'ont pas été judicieux à mes yeux. Les personnages ne sont pas aussi charismatiques que leurs ancêtres. Les histoires d'amour, pétillantes dans les précédents romans, sont elles-aussi traitées à la va-vite. Le côté saga n'est pas vraiment présent, alors que c'est souvent ce qui fait la force des romans de Ken Follett. Je suis contente d'avoir lu les trois tomes mais si je devais recommencer, je m'arrêterai finalement au premier.

dimanche 21 août 2016

Elif Şafak - Bonbon Palace - 2009

* L'histoire :
Dans ce roman Elif Şafak donne vie au Bonbon Palace et à ses habitants. Cet immeuble à l’élégance désuète fut bâti en 1966 à Istanbul, sur le site d’un ancien cimetière musulman et arménien, par un riche Russe pour sa femme qui ne s’émouvait plus qu’à la vue de friandises… Aujourd’hui décati, infesté par la vermine et les ordures, Bonbon Palace abrite dix appartements. S’y côtoient des voisins farfelus et très différents, composant une mosaïque de la société turque actuelle, reflétant ses aspirations, ses tensions et ses contradictions : le gérant de l’immeuble, le très religieux Hadji Hadji, conteur cruel à ses heures ; les jumeaux coiffeurs ; Hygiène Tijen qui n’a pas volé son surnom ; Nadia, desperate housewife accro à un soap opera ; la cafardeuse «maîtresse bleue»…

* Mon avis :
Il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman à la si jolie couverture... Le plus simple serait naturellement de commencer par l'histoire. S'il y a autant de personnages que d'appartements dans cet immeuble miteux, il n'y a bien qu'un seul et unique héros : le bâtiment en lui-même. Si luxueux et original à l'époque de sa construction, il est aujourd'hui en décrépitude totale, croulant sous les ordures et les cafards. Alors que La Bâtarde d'Istanbul embaumait délicatement des parfums de la Turquie, Bonbon Palace nous livre ici l'aspect le moins ragoûtant de cette ville tentaculaire et densément peuplée qu'est Istanbul : les ordures qui s'amoncellent ! Omniprésentes dans la trame narrative, elles sont le sujet principal de conversation des habitants et, tel un fil qui se déroule, nous conduisent peu à peu dans chacun des appartements à la découverte de ses occupants. Pittoresque, riche en couleurs (et en odeurs), la galerie des personnage est truculente. L'écriture est délicate est subtile, riche en figures de style et en circonvolutions amenées à point nommé. Mais là où le bât blesse, c'est qu'Elif Şafak a accentué son histoire sur les égarements psychologiques des uns et des autres, là où le lecteur attendait plus de rebondissements sur le quotidien. Il y a comme un goût de "trop peu" à ce sujet et malheureusement un léger ennui à certains moments. Le premier quart du roman est parfait, puis j'ai ressenti un gros essoufflement qui a considérablement ralenti ma lecture. La dernière partie gagne de nouveau en dynamisme pour finalement aboutir sur un dernier chapitre qui n'avait pas lieu d'être à mes yeux. 

Sur le fond, ce roman est extra. Sur la forme... je suis moins emballée. Une lecture sans regret cependant mais avec une petite déception car j'attendais beaucoup de lui tant j'avais été conquise par La bâtarde d'Istanbul.

mardi 19 juillet 2016

Jean-Christophe Grangé - Le serment des limbes - 2007

* L'histoire :
Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n’a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres dont les auteurs s’appuient sur la symbolique satanique... Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?

* Mon avis :
J'ai eu un gros coup de coup de cœur l'an passé pour Miserere, du même auteur. Il n'était pas vraiment prévu que je lise de nouveau un Grangé ces jours-ci, ayant des dizaines de romans en attente mais il se trouve que j'ai découvert par hasard la "boite à lire" installée sur la place du village d'à côté de chez moi. L'initiative est simple : des livres donnés par les uns et les autres y sont déposés et chacun peut les prendre à sa guise, les remettre ou les garder. Forcément, il a fallu que j'aille y jeter un œil ! Alors que je m'attendais à des livres sans intérêt, j'ai eu la bonne surprise de découvrir plusieurs romans qui m'ont tentée. Je me suis résolue à n'en prendre qu'un et j'ai choisi celui-ci !

Si la personnalité du héros du roman, Matthieu, ne me laissera pas un souvenir tonitruant, il a pourtant réussi à m'embarquer avec lui au fin fond du Jura, sur la trace de ces tueurs hors du commun qui agiraient sur ordre du Diable. Je dois dire que j'ai réellement eu peur à de nombreuses reprises (quelle idée de lire seule la nuit aussi !!), même si au fond de moi j'attendais une issue cartésienne à ces meurtres. Je ne vous dirai pas ce qu'il en est bien sûr ! L'intrigue est prenante, captivante, suscitant une curiosité importante mais aussi un dégoût tant Grangé exploite des pistes glauques et cruelles par moments, ce qui n'est pas sans rappeler Miserere d'ailleurs. On est alors partagé entre une fascination pour le morbide et le paranormal et un rejet du texte, un peu comme lorsqu'on regarde une scène "qui fait peur" ou qui dérange à la télévision ! J'ai apprécié le suspens et l'angoisse qui émanent de ce roman mais surtout tous les liens entre les meurtres et la religion, qu'elle soit chrétienne ou sataniste... Comme je le disais en préambule, le héros ne m'a pas plus que ça marquée, et c'est le cas des autres personnages. Mais cela ne m'a pas empêché de dévorer ce roman et de l'apprécier au point de le recommander... si vous avez le cœur bien accroché !

lundi 18 juillet 2016

Arnaldur Indridason - Bettý - 2011

* L'histoire :
Quand j'ai rencontré Bettý, j'ai su que ma vie allait basculer. Elle était magnétique et fatale. J'aurai tout donné pour elle. J'ai même accepté de travailler pour son mari. Mais maintenant c'est moi qui suis derrière les barreaux. Aux yeux de tous, je suis coupable de meurtre. Parce que, si l'amour se joue à trois, il y en a toujours un de trop.

* Mon avis :
Après avoir passé de longs mois sur La part de l'aube, j'ai voulu enchaîner avec un livre court, très court même, que je pourrai lire en moins de deux jours. Un livre dynamique et entraînant, qui ne me laisse pas de répit. Je me suis donc attaquée à une valeur sûre : le prodige islandais du crime Indridason. Sauf que je ne suis pas retournée rendre visite à mon cher commissaire Erlendur, son héros fétiche, pour me concentrer sur ce "one shot", Bettý. Alors bien sûr, au départ, j'ai été déstabilisée par l'absence des personnages récurrents. La narration à la première personne du singulier m'a aussi perturbée. Et puis très vite le talent narratif d'Indridason a fait germer en moi une curiosité inoutenable : quel est le secret de cette femme, Bettý ?
Sans trop en dévoiler, sachez que la manipulation est au cœur du suspens et que le lecteur n'est pas à l'abri de quelques surprises. J'aime ce genre de livres déroutants !

mercredi 13 juillet 2016

Eric Marchal - La part de l'aube - 2013

* L'histoire :
Lyon, septembre 1777. Antoine Fabert est avocat au barreau lyonnais. De l'avis général, c’est le meilleur de tous. Pourtant, il n'a jamais plaidé, contrairement à Prost de Royer, son célèbre ami et associé. Des écrits gaulois sont découverts à Fourvière, les textes d'un druide du nom de Louern, qui vont propulser Antoine au centre d'une bataille pour le rétablissement de la réalité historique. Cette bataille portera en elle les prémisses de la révolution des esprits. Antoine et ses proches, Antelme de Jussieu, historien paralytique, Camille Delauney, rédacteur de la première gazette sur l'actualité locale, et la comédienne de l'Ambigu-Comique Michèle Masson seront confrontés à un groupe d'espions baptisés les Lugduniens sur la trace du trésor du druide Louern, dont la découverte pourrait à elle seule renverser la royauté. 

* Mon avis :
Voilà bien longtemps que je n'avais pas publié un compte-rendu de lecture sur mon blog. Et pour cause ! J'ai mis plusieurs mois à lire ce roman. Certes, il a une épaisseur considérable mais je ne m'attendais vraiment pas à l'avoir en cours pendant tout l'hiver, tout le printemps... et le début de l'été. J'ai été très occupée et surtout fatiguée pendant cette période et j'ai donc moins lu. Surtout, il a manqué dans ce livre ce je-ne-sais-quoi qui vous donne envie de ne rien faire d'autre que d'avancer dans l'histoire. Je suis dubitative face à ce roman au thème passionnant mais qui pourtant manque à mes yeux de peps. L'intrigue principale est en effet diluée dans un flot d'histoires secondaires plus ou moins trépidantes. Le roman perd alors de sa saveur et surtout de fluidité. Pourtant, la galerie des personnages est attrayante. Ce milieu bourgeois de province de la veille de la Révolution, inspiré par les Lumières, a un côté sympathique et riche en couleurs. Cette lecture est dans la même veine que Le soleil sous la soie et je ne vous la déconseillerai donc pas pour autant. Elle est riche et à plusieurs égards instructive. Il est donc possible que mon intérêt émoussé pour ce texte soit causé par des facteurs extérieurs.

mardi 22 mars 2016

Camilla Läckberg - La faiseuse d'anges - 2014

* L'histoire :
Pâques 1974. Sur l’île de Valö, aux abords de Fjällbacka, une famille disparaît sans laisser de traces. La table du dîner est soigneusement dressée, mais tous se sont volatilisés, à l’exception de la fillette d’un an et demi, Ebba. Sont-ils victimes d’un crime ou sont-ils tous partis de leur plein gré ? L’énigme ne sera jamais résolue. Des années plus tard, Ebba revient sur l’île et s’installe dans la maison familiale avec son mari. Les vieux secrets de la propriété ne vont pas tarder à ressurgir…

* Mon avis :
Pas de grosse surprise avec le dernier Camilla Läckberg. Le style est bien rodé et l'efficacité prouvée. Certains pourraient se lasser mais je reconnais que je retrouve toujours les personnages avec ce sentiment de retrouver des gens que je connais... Une intrigue bien ficelée, même si les passages concernant le passé auraient être plus fouillés.

Wally Lamb - La puissance des vaincus - 2000

* L'histoire :
Le 12 octobre 1990, Thomas Birdsey entre dans la bibliothèque de Three Rivers et, devant les lecteurs terrorisés, s'ampute de la main : un acte religieux, dira-t-il, afin de protester contre l'intervention militaire américaine en Irak. Il est interné dans un établissement psychiatrique de haute sécurité, d'où son frère jumeau, Dominick va tenter de le faire sortir. Dominick a toujours lutté afin d'affirmer sa différence face à Thomas, l'enfant fragile, trop protégé par leur mère et peu armé pour affronter le monde ou la violence de leur beau-père. Mais, depuis les premiers signes des troubles mentaux de Thomas, Dominick l'a aussi porté à bout de bras, enrageant de lui sacrifier sa propre vie. Terrifié par le mélange d'amour et de haine que lui inspire ce double négatif de lui-même, il est dévoré de culpabilité. Afin de trouver des réponses à la folie de son frère, Dominick, avec l'aide de la psychiatre de Thomas, va accepter de relire leur histoire familiale. Une plongée dans leur passé d'enfants illégitimes qui l'entraîne jusque sur les traces d'un terrible grand-père sicilien. Là, peut-être, dans les douloureux secrets d'autrefois, trouvera-t-il enfin la clé de leur identité...

* Mon avis :
C'est un livre qui m'a été offert par mon amie Johanne. J'ai donc débuté la lecture avec un a priori forcément positif ! L'effet ne s'est pas dissipé au fil de la lecture. Il s'agit d'un roman dense de près de 700 pages qui mêle habilement différents temps de l'histoire de ces deux frères. La psychologie de Dominick est notamment abordée avec justesse : comment vivre lorsque son frère jumeau est fou ? Quelle positionnement adopter vis-à-vis de lui ? Le récit a pris une profondeur supplémentaire lorsque Dominick va se plonger dans l'histoire familiale. Leur mère n'a jamais voulu leur révéler l'identité de leur père ; leur beau-père était violent et l'aura du grand-père sicilien plane encore sur eux de longues années après sa mort... Un passé dense et difficile qui lui permettra peut-être de mieux se connaître. C'est une belle découverte !